Citoyen ou assujetti ?Symptômes : La nouvelle féodalité

Responsables ET coupables

Cerise sur le gâteau, assommé par des lois qui s’empilent et que nul n’est censé ignorer, le citoyen est traité en éternel coupable potentiel. Cela le réduit à un état de vassalité pour le moins inquiétant et, pour tout dire, révoltant.

L’automobiliste en sait quelque chose, lui qui est coupable de rouler dans des véhicules diesels polluants qu’on lui a antérieurement vendus avec des primes de l’État et qui perd des points de permis au moindre écart de conduite. Les plus optimistes – des rêveurs à n’en pas douter – attendent en réciprocité l’application d’un permis de gouverner à point destiné à sanctionner ceux qui nous gouvernent.

Mais exit la responsabilité du politique. Pas de permis de gouverner à point pour nos dirigeants. Pas de sanction financière pour ceux qui, après avoir prôné une politique de véhicules diesels, retournent leur veste pour en dénoncer les dangers. Les politiques ne sont pas à une contradiction près, eux qui disposent du pouvoir discrétionnaire de voter des lois rétroactives et de s’auto-amnistier. Le cynisme à l’état pur!

Les politiciens font preuve d’une grande générosité quand il s’agit de juger leurs propres erreurs: Responsables mais pas coupables. La formule est célèbre. Mais elle ne s’applique qu’aux membres de la caste. Le commun des mortels, pour sa part, doit assumer ses erreurs sans la moindre faiblesse. Il doit aussi éponger les erreurs multiples et variées des « élites » auxquelles il a négligemment remis un chèque en blanc lors de l’élection précédente en déléguant sa souveraineté de manière inconsidérée à un aventurier incompétent quoique bon à tout.

Et pour faire cracher l’assujetti, l’imagination de nos « chers » représentants n’est jamais en reste. À tel point que de véritables états dans l’État mettent en coupe réglée tout ce qui peut rapporter.

Les caisses de ceci, les inspecteurs de cela, toutes ces administrations qui se sont appropriées le droit divin et qui n’hésitent pas à faire valoir leur « droit de privilège » s’avèrent être la variante moderne, revue, corrigée – et surtout améliorée! – de ce qu’étaient les fermiers généraux de ces temps anciens qui n’ont rien de révolus. Cela ne fait guère que 230 ans, au moment où ces lignes sont écrites, qu’une certaine « nuit du 4 août », dans la ferveur d’un soir d’été, une bande de rêveurs chauffés à blanc décida s’abolir les privilèges… 230 ans qu’on nous berce en nous faisant croire à une liberté et une égalité aussi illusoire que la fraternité censée nous unir.

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Jean-Michel Grandsire

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